Le Mot du Commissaire 2026

Biennale Versaillaise 7ème édition - mot du commissaire

Je suis très heureuse de vous présenter La Biennale Versaillaise 7ème édition et ses Artistes :

Alain BONNEFOIT & YBAH, nos invités d’honneur, ainsi que nos 77 autres artistes de grand talent.

Le terme art est utilisé depuis la fin du XVIII siècle mais l’art est en réalité né au début du Paléolithique avec les Homo sapiens. Les philosophes grecs recherchaient un principe stable pour étudier la nature. Les sophistes formulaient des thèses sur la beauté. 

Socrate, pour sa part, se caractérisait par sa méthode d’interrogation et il arrivait souvent à la conclusion que les gens ne savaient pas ce qu’ils faisaient.

 

Platon, quant à lui, affirme dans son dialogue La République, que la beauté est supérieur dans le monde des idées. L’art y est jugé superflue et illusoire comparé aux objectifs de la science. Les artistes représentent un danger, au sein de la Cité. Le monde sensible n’est qu’éphémère et instable; il est trompeur et source d’erreurs. Au-delà des apparences sensibles se trouvent la réalité et la vérité.

Aristote, au contraire, pense que l’artiste ne cherche pas à nous détourner du monde réel, mais de nous en rapprocher le plus possible. Il rédigea la Poétique, première théorie de l’Art. Un ouvrage qui a profondément modelé la vision occidental de l’art.

Des siècles plus tard, Plotin accorda à la beauté une importance métaphysique et spirituelle. Dénis l’Aréopagite associa l’idée de beauté à Dieu. Au Moyen Âge, reprenant les idées de Platon, saint Thomas d’Aquin relia la beauté à la vérité et au bien – trois aspects indissociable de l’être humain – qui renverraient à la vérité divine.

À la Renaissance, la quête du beau et celle de l’art convergent. L’artiste est alors soumis à la beauté naturelle. Au XVIIIe siècle, la beauté réside dans les choses elle mêmes : Il appartient à l’artiste de rechercher les marques universelles de beauté dans la nature. Avec Alexander Gottlieb Baumgarten, fondateur de la discipline philosophique de l’esthétique, s’impose l’idée d’esthétique comme science du beau et de l’art.

Durant les Lumières, Rousseau avait déjà compris que l’art était un concept bourgeois, donc déconnecté des réalités sociales. Pour Hegel la beauté est l’une des armes les plus puissantes dont dispose l’être humain pour surmonter sa détresse. Friedrich Nietzsche quant à lui, affirme que « l’art nous est donné pour nous empêcher de mourir de la vérité » Faire de sa vie une œuvre d’art devient alors un vecteur de joie et de dépassement. Le Beau n’existe pas en soi :  il est créé par le surhomme.

L’art comme pouvoir n’est pas nécessairement un art lié à la beauté. Le capitalisme a englouti l’art, parfois a travers le blanchiment d’argent, parfois sans lien culturel; la relation est avant tout monétaire. De même que l’homme évolue au sein de la société –  devenant plus complexe et plus individualiste –  le besoin d’art s’adapte. Pierre Bourdieu souligne que le mécénat est une forme subtile d’emprise rarement perçu comme telle. L’Etat, responsable des institutions publiques, a peu à peu confié celles-ci aux intérêts privés.

Marcel Duchamp rappelle que l’art va au-delà de la simple beauté;  il peut être une exploration intellectuelle, conceptuelle et provocatrice, remettant en question les normes traditionnelles de  l’esthétique.

L’étude du passé peut perturber le présent. Chaque société construit son propre système de vérité; le remettre en question est le premier pas vers une pensée libératrice. L’homme est une construction historique et non une vérité universelle. 

Les artistes poursuivent leurs créations avec intensité, alternant nuits de solitude et périodes d’euphorie.

Un grand Merci aux artistes de La Biennale Versaillaise 7ème édition ! Plus de 140 œuvres viendront embellir d’avantage la Ville Royale. Venez découvrir et acquérir leurs créations au Carré à la Farine du mardi 31 mars au dimanche 05 avril 2026 de 11h à 18h.

Nos Artistes seront ravis de vous rencontrer à Versailles !

 « L’art est liée à la contemplation du beau et du sublime. »

 
Lucia Mamos-Moreaux